Mathilde
et l’amour du moyen format.
A 23 ans, cela fait maintenant un an et demi que vous avez pu apercevoir son merveilleux sourire et sa joie de vivre au Lab’ ! A travers cet article découvrez ses inspirations photos, son parcours et ces beaux portraits au 6x6.
son parcours
Après avoir trouvé un appareil photo Ricoh (“il était objectivement pas folichon” comme elle aime le dire) dans ses affaires de famille à l’adolescence, puis avec un Olympus OM-1 récupéré de son oncle, elle s’initie à la technique photographique. Lors de sa licence de cinéma, elle suit un cours et un atelier photo qui lui permettent de se familiariser avec le tirage à l’agrandisseur et lui donnent l’envie de faire un bout de chemin dans cette voie à côté de ses études de cinéma. Elle rejointla Team Lab’ au court de sa première année de master Réalisation et Création à l’Université Paris 8.
Mathilde et Arthur au lab’
Au laboratoire, elle trouve de la satisfaction sur chacun des postes, tout dépend de l’humeur ! Si elle a envie d’être dans sa bulle, forcément, elle appréciera davantage d’aller au développement argentique ou au scan, où il faut être particulièrement concentré et méthodique avec tout l’aspect technique. Cela permet de donner certaines clés pour s’améliorer dans sa propre pratique. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle recule devant le comptoir, au contraire, “car on a une clientèle sympathique et que ça occasionne des conversations chouettes autour de la photographie.”
Depuis qu’elle a rejoint l’équipe, Mathilde nous confie qu’elle n’a jamais autant photographier qu’aujourd’hui. Il est vrai que de travailler en laboratoire, de voir et traiter un très grand nombre d’images de professionnels comme d’amateurs stimule énormément notre créativité. Cela donne des idées de cadrage, de mise en scène, nous permet de redécouvrir certaines pellicules spéciales ou compliquées et nous donner envie, à notre tour de les essayer. Des passionnés rencontrant des passionnés après tout !
« Il y a quelque chose dans la photographie que je ne retrouve pas forcément ailleurs, c’est le mystère autour d’un cliché. Quel contexte, quel degré de mise en scène ? Parfois, c’est assez dur à capter, et c’est ça qui m’inspire lorsque je découvre le travail d’un-e nouveau-elle photographe.
»
Inspiration et travail photo



Il y a quelques années, elle découvre le travail de deux photographes américaines. Elle est séduite par le néo-romantisme de Justine Kurland, par ses scènettes amicales adolescentes au beau milieu des champs, la mise en valeur de la femme portant la vie ou encore la communauté. Des images qui marquent par les valeurs des liens du sang et du cœur, de l’entre aide et de la découverte.
Elle nous parle également des magnifiques portraits en noir et blanc de Francesca Woodman disparue prématurément à l’âge de vingt-deux ans en 1981 mais au talent qui vit encore de nos jours. Ses oeuvres semblant évoquer l’exploration de soi, la sensibilité et la solitude.



Quant à Mathilde, son thème de prédilection, a semble-t-il toujours été le portrait, surtout celui de ses proches. Dans ses images, un récit se dégage, on peut avoir l’impression d’une jolie mise en scène. C’est ici que nous pouvons ressentir ses inspirations précédemment évoquées. À travers nos discussions, elle nous évoque le plaisir d’attendre, de prendre le temps et de soigner ses images. L’argentique lui permet cela, contrairement au numérique, qu’elle voit comme une sorte de surconsommation, des milliers de photos inutiles pour une seule correcte, qui finiront dans un dossier ou dans la corbeille d’un pc. Elle finit alors par se tourner vers le moyen format grâce à Margot qui lui permet d’essayer la magie envoutante du RolleiFlex. Une fois essayé, c’est l’adopter pour Mathilde, elle finit par se procurer le même !
« 36 poses sur une pellicule 35mm c’est beaucoup trop selon moi, c’est dur à finir ! Inévitablement, au moyen format, je produis moins de photos, je suis plus précautionneuse pendant la prise de vue, mais ça correspond à ma pratique et à mon tempérament. »
Honnêtement, essayer le moyen format c’est comme ouvrir la boîte de Pandore, d’avoir un appareil lourd entre les mains, des optiques de folie, un négatif plus grand, un son magistral au déclenchement et cela est assez compliqué de revenir aux appareils 35mm après y avoir goûté.
Si il y avait un conseil à donner à un débutant
« Au début, j’ai souvent été déçue de mes photos, et c’est inévitable. Surtout si tu tentes des trucs, que ce soit pellicule, nouvel appareil, exposition, etc… les résultats se font parfois un peu au gré d’hasards, à ça tu rajoutes le fait que ce soit une pratique onéreuse, ça peut vite être frustrant. Je peux être très impatiente mais je crois qu’il faut apprendre à l’être avec l’argentique, donc ce serait peut-être ça mon conseil ? D’être patient ! »